Au 107ᵉ Congrès des maires, les Outre-mer ouvrent les débats : climat, sécurité et souveraineté au cœur des échanges
La 107ᵉ édition du Congrès des maires de France s’est ouverte, ce lundi, par la traditionnelle réunion des élus des Outre-mer au Parc des expositions de la Porte de Versailles. Une matinée inaugurale consacrée aux impacts du changement climatique et à la transition écologique, en présence de la ministre des Outre-mer Naïma Moutchou, venue saluer la place stratégique et exemplaire de nos territoires.
Sous la présidence de David Lisnard, président de l’Association des maires de France (AMF), les échanges ont immédiatement donné le ton : les Outre-mer sont non seulement en première ligne, mais aussi précurseurs des défis qui touchent désormais tout le pays.
« Les Outre-mer sont précurseurs des difficultés que connaît le territoire national »
Dans son allocution introductive, David Lisnard a rappelé avec force que les Outre-mer vivent « de façon précurseur, mais aussi exacerbée » les grandes crises françaises : vieillissement de la population, immigration incontrôlée, insécurité, narcotrafic, risques climatiques. « Les Outre-mer sont précurseurs des difficultés que l’on connaît dans le territoire national », a-t-il insisté, appelant l’État à tirer des enseignements du vécu ultramarin pour adapter enfin ses politiques publiques.
Le président de l’AMF a également replacé les Outre-mer au cœur des enjeux géopolitiques contemporains. La fin du cycle historique de l’« européanisation du monde » et l’émergence d’un nouvel ordre multipolaire renforcent le rôle stratégique de la France grâce à ses territoires du Pacifique, de l’Océan Indien et de l’Atlantique. Nouvelle-Calédonie et Polynésie servent d’avant-postes face aux puissances asiatiques ; La Réunion et Mayotte se retrouvent au centre des rivalités africaines et des pressions migratoires.
Sur Mayotte, le maire de Cannes a pointé du doigt les influences étrangères qui contestent la souveraineté française à Mayotte, saluant le patriotisme des Mahorais et réaffirmant le soutien sans ambiguïté de la République à cette île de l’Océan Indien.
Aux Antilles et en Guyane, il a tenu à souligner la montée du grand banditisme et du narcotrafic, dont les ramifications internationales pèsent lourdement sur la sécurité quotidienne. Là encore, les Outre-mer subissent des phénomènes criminels qui, selon lui, annoncent ceux qui frappent l’Hexagone.
Pour David Lisnard, reconnaître la singularité ultramarine est indispensable : normes adaptées, moyens renforcés, et une prise en compte pleine et entière des réalités locales.
Cette première journée du Congrès des maires de France place les Outre-mer en son centre : non comme périphérie, mais comme avant-garde des nombreux défis auxquels la France est confrontée.
