À l’occasion du 20 décembre, jour férié commémorant l’abolition de l’esclavage à La Réunion, la CGTR a mené ce samedi une action symbolique devant un centre commercial de Sainte-Suzanne pour dénoncer le travail imposé à certains salariés, malgré le cadre légal existant.
Le syndicat a choisi le centre commercial Grand Est pour interpeller l’opinion publique sur ce qu’il considère comme une banalisation du travail lors des jours fériés, particulièrement en période de forte activité commerciale. Pour la CGTR, le maintien de l’ouverture de grandes enseignes le jour de la Fèt Kaf constitue une entorse à l’esprit de cette date, historiquement et socialement marquée dans l’île.
Une mobilisation syndicale face aux réalités économiques
Les militants dénoncent une pression exercée sur les salariés du commerce, contraints de travailler alors que le 20 décembre est officiellement reconnu comme jour férié à La Réunion. Selon eux, cette situation illustre une dérive plus large, où les impératifs commerciaux prendraient le pas sur les droits sociaux et la reconnaissance des spécificités locales.
Sur place, les manifestants ont rappelé que cette journée devait être, selon eux, consacrée à la vie familiale et au recueillement, et non à la consommation. Ils pointent du doigt les grandes enseignes, accusées de privilégier le chiffre d’affaires à toute autre considération.
Dans les allées du centre commercial, la mobilisation n’a toutefois pas dissuadé les clients, nombreux à effectuer leurs achats. Certains reconnaissent le caractère férié du 20 décembre, tout en admettant que l’ouverture des commerces est devenue une pratique courante, notamment à l’approche des fêtes de fin d’année.
Au-delà de cette action ponctuelle, la CGTR annonce vouloir maintenir la pression en 2026, notamment sur la question du travail dominical et du respect strict du droit du travail. Une ligne revendicative qui s’inscrit dans un débat plus large, opposant défense des acquis sociaux et adaptation à l’évolution des modes de consommation et de l’économie locale.



