L’observatoire européen Copernicus l’a confirmé : 2025 devrait devenir la deuxième ou troisième année la plus chaude jamais mesurée, au même niveau que 2023 et juste derrière le record historique de 2024. Avec une anomalie de +1,48°C par rapport à l’ère préindustrielle, la planète franchit un seuil symbolique mais lourd de conséquences, en particulier pour les territoires ultramarins, en première ligne face aux aléas climatiques.
Sur la seule période janvier-novembre, la température mondiale s’établit à +0,60°C au-dessus de la moyenne 1991-2020 : un signal limpide de l’accélération du dérèglement climatique. Novembre 2025 n’y fait pas exception. Il s’agit du troisième mois de novembre le plus chaud jamais enregistré, marqué par des événements violents, notamment des cyclones meurtriers en Asie du Sud-Est. Une répétition de phénomènes extrêmes que les Outre-mer connaissent tragiquement bien, eux qui affrontent sécheresses, inondations, montée des eaux et intensification des cyclones.
Autre constat majeur : la moyenne des températures entre 2023 et 2025 pourrait dépasser les +1,5°C, objectif central de l’accord de Paris. Ce seuil, que l’ONU juge désormais « inévitable » à court terme, n’est pas une abstraction : il marque le basculement dans un monde où les effets climatiques deviennent systémiques. Dans les archipels et les zones tropicales françaises, cela signifie notamment pression accrue sur l’eau potable, fragilisation des écosystèmes marins, risques sanitaires croissants et infrastructures mises à rude épreuve.
Pendant ce temps, la COP30 de Belém n’a accouché que d’un consensus minimaliste, sans engagement clair de sortie des énergies fossiles. Un recul inquiétant, alors que les grands producteurs de pétrole et certaines économies émergentes continuent de freiner l’effort collectif. Pourtant, comme le rappelle Copernicus, la seule voie pour freiner la hausse des températures reste la réduction rapide et massive des émissions mondiales.
Pour la France ultramarine, la leçon est limpide : si les décisions internationales patinent, il appartient à la République de renforcer sa stratégie climatique, de protéger ses territoires exposés et d’investir dans l’adaptation. Car sur ce front, les Outre-mer ne sont pas les marges de la France : ils en sont les sentinelles avancées.



