Pour la première fois, Mayotte mène un inventaire d’ampleur consacré aux oiseaux terrestres de l’île. Depuis octobre, le Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (GEPOMAY) évalue l’état de seize espèces commues un an après le passage du cyclone Chido. Avec 380 points d’observation répartis sur tout le territoire, cette étude financée par l’Office français de la biodiversité et la Fondation de France est une première dans les Outre-mer et, selon les chercheurs, probablement dans le monde.

Un signal d’alerte sur les espèces forestières

Les premières observations montrent une baisse nette des oiseaux forestiers, moins visibles et moins audibles qu’avant Chido. Le Pigeon des Comores ou le Courol malgache, autrefois omniprésents dans leur milieu, se raréfient. Le cyclone a détruit une grande partie du couvert végétal, perturbant les habitats et les ressources. Les espèces endémiques, incapables de se déplacer hors de l’île, figurent parmi les plus exposées. Si aucune des seize espèces communes n’a disparu, certaines espèces rares inquiètent : les couples de faucons pèlerins suivis avant Chido n’ont pas été retrouvés.

Cette étude, reconduite en 2026 puis régulièrement, permettra de mesurer précisément l’impact des catastrophes naturelles sur la faune mahoraise. Un enjeu majeur alors que le changement climatique multiplie les événements extrêmes. Pour GEPOMAY, ces données sont essentielles : elles éclairent l’état de santé des milieux naturels et orientent les actions de protection. À Mayotte, où les oiseaux participent aussi au rayonnement touristique, préserver les espèces endémiques revient à préserver une part du patrimoine de l’île.

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