Au cœur des Marquises, l’île de Ua Huka abrite deux oiseaux endémiques que l’on ne voit nulle part ailleurs, le Pihiti, perruche bleue, et le Pati’oti’o, monarque de Ua Huka. Leur survie reste fragile et dépend d’une mobilisation locale structurée, portée notamment par l’association Vaiku’a i te pihiti, engagée pour protéger ce patrimoine naturel rare.
Biosécurité et lutte contre le rat noir, la priorité absolue
Le Pihiti, importé de Ua Pou dans les années 1980, compte aujourd’hui près de 1 800 individus sur l’île. Pour l’association, ces oiseaux jouent un rôle clef dans l’équilibre écologique, dispersion de graines, pollinisation, régénération de la végétation. Le Pati’oti’o, insectivore, contribue aussi à protéger les cultures fruitières en consommant les insectes nuisibles, un service concret pour les habitants et pour l’économie locale.
La menace principale identifiée est le rat noir, prédateur redoutable pour les espèces insulaires. Ua Huka est indemne du rat noir, mais cette situation ne tient que par une vigilance permanente aux points d’entrée. L’association insiste sur un mot d’ordre, empêcher l’introduction plutôt que courir après une invasion.
Cette stratégie se traduit sur le terrain par des inspections systématiques à l’arrivée des cargos, menées avec des chiens détecteurs et des agents formés, dont une maître chien formée en Nouvelle Zélande. Plusieurs chiens ont été mobilisés au fil des années, avec une mission simple et vitale, vérifier les colis et sécuriser les quais pour éviter toute implantation de nuisibles.
Au delà de l’urgence, l’objectif est clair, permettre aux enfants de demain de voir encore ces oiseaux à proximité des maisons, parce qu’ils sont un trésor vivant de la Polynésie française. Ici, la protection de la biodiversité n’est pas un slogan, c’est un choix d’autorité, d’organisation et de responsabilité pour préserver durablement l’exception marquisienne.



