L’agression sexuelle subie ce dimanche matin au Moule par Justine Bénin et une autre femme rappelle brutalement une réalité que nul territoire ne peut se permettre de banaliser. Vers l’aube, devant le presbytère, un individu a violemment attaqué les deux victimes, allant jusqu’à étrangler l’ancienne députée et tenter une atteinte sexuelle caractérisée. Les faits sont graves, choquants, et auraient pu virer au drame.

Que cette violence vise Justine Bénin, figure publique engagée de longue date contre les violences faites aux femmes et ancienne coordinatrice interministérielle sur ce sujet, donne à cette affaire une portée symbolique particulière. Elle démontre que ni le statut, ni l’engagement républicain, ni l’exposition publique ne protègent de la brutalité aveugle. La violence n’épargne personne et gangrène insidieusement l’espace public, y compris dans des communes qui devraient être des lieux de sécurité et de proximité.

L’interpellation rapide du suspect et son placement en garde à vue constituent un signal nécessaire. La République ne peut tolérer aucune zone grise face à ce type d’actes. La fermeté judiciaire devra être totale, sans récupération politique ni discours incantatoire. La protection des femmes ne se décrète pas à coups de slogans : elle se garantit par l’autorité de l’État, la certitude de la sanction et le rétablissement d’un ordre public respecté.

L’émotion exprimée par les parlementaires de Guadeloupe est légitime. Mais au-delà des communiqués, cette affaire pose une question plus large : celle de la sécurité réelle dans les Outre-mer, trop souvent affaiblie par le laxisme, les excuses sociologiques ou les postures idéologiques. Défendre les femmes, c’est défendre l’État de droit. Et défendre l’État de droit, c’est refuser toute complaisance envers la violence, d’où qu’elle vienne.

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