Air Antilles, compagnie régionale indispensable au désenclavement des îles, vit ses heures les plus critiques. Depuis sa relance, elle fonctionne sous une simple licence provisoire, renouvelée mois après mois. Or, cette autorisation arrive à échéance ce 30 septembre 2025, plaçant l’entreprise face à un compte à rebours décisif. Sans licence définitive et sans nouveaux capitaux, c’est l’avenir même du transporteur qui est menacé.
Une bataille financière et politique
La collectivité de Saint-Martin, principal actionnaire, a déjà injecté plus de 20 millions d’euros, mais ne peut assumer seule le poids financier. Son président, Louis Mussington, multiplie les allers-retours entre Paris et Saint-Martin pour convaincre des investisseurs privés de s’engager à hauteur de 10 à 15 millions d’euros. Sept dossiers seraient actuellement sur la table, dont celui du groupe allemand PANAF, déjà actif dans l’aviation régionale. Cette offre est jugée la plus solide, mais les discussions achoppent tant que la compagnie n’a pas sécurisé une licence d’exploitation permanente.
Dans ce climat d’incertitude, les solutions alternatives comme le sale & leaseback — vendre les avions pour les relouer ensuite — sont envisagées mais jugées dangereuses pour l’autonomie d’Air Antilles. « Si nous vendons nos avions, nous les perdons », tranche Mussington. Le gouvernement français suit de près ce dossier stratégique et un rendez-vous à Matignon a lieu ce lundi 29 septembre.
Entre exigence de crédibilité réglementaire et nécessité de capitaux frais, Air Antilles n’a plus que quelques heures pour convaincre. Son sort dépend désormais de la double garantie d’une licence permanente et d’investisseurs prêts à miser sur l’avenir du pavillon régional français.



