Au lendemain de la suspension du certificat de transport d’Air Antilles, Louis Mussington, président de la Collectivité de Saint-Martin et premier actionnaire de la compagnie, s’est voulu apaisant. Ce mardi, il a annoncé la mise en place d’un « plan d’action correctif » transmis à la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC), espérant un retour à la normale « d’ici deux ou trois jours ». Un discours destiné à rassurer salariés et usagers, mais qui peine encore à dissiper les doutes tant les manquements constatés sont sérieux.

Car l’audit de la DGAC est sans appel : non-conformités graves dans l’organisation des vols, sécurité insuffisamment garantie, et même postes stratégiques non pourvus ou fusionnés. De telles défaillances ne relèvent pas d’un simple « ajustement administratif », mais d’un dysfonctionnement structurel qui interroge sur la gouvernance mise en place depuis la relance de la compagnie. C’est d’ailleurs cette accumulation d’alertes qui a conduit la DGAC à suspendre simultanément vols et ventes de billets.

Face à cette situation, Louis Mussington joue la carte du sang-froid, appelant les salariés à rester « sereins » et assurant qu’il défend leurs intérêts. Mais pour une compagnie largement financée par l’argent public, l’exigence doit être plus haute : transparence totale, conformité stricte aux règles aéronautiques et pilotage rigoureux. Les Outre-mer, particulièrement dépendants du transport aérien, ne peuvent se permettre un acteur fragile ou mal géré.

Si le plan correctif convainc la DGAC et permet une reprise rapide, Air Antilles devra encore regagner la confiance du public. Dans l’immédiat, la priorité est claire : démontrer que la sécurité n’a jamais été négociable et que les failles révélées appartiennent au passé. La République, elle, ne transigera pas sur ce point.

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