Le dossier Air Antilles connaît un nouveau rebondissement. Après des mois d’incertitudes et des prolongations de licence accordées au compte-gouttes, le sénateur guadeloupéen Victorin Lurel appelle à une mobilisation élargie des collectivités pour sauver la compagnie régionale. Selon lui, il serait incohérent que Saint-Martin, actionnaire majoritaire par l’engagement personnel de son président Louis Mussington, soit seule à assumer le poids financier de ce sauvetage.

Lurel rappelle que la majorité des salariés sont basés en Guadeloupe et que la survie d’Air Antilles touche à la fois à l’emploi local et à la continuité territoriale entre les îles françaises de la Caraïbe et avec les voisins régionaux. Il plaide ainsi pour une implication conjointe de la Région et du Département de Guadeloupe, de la Collectivité de Martinique et de celle de Saint-Barthélemy, au nom de l’intérêt commun.

Cette prise de position intervient alors que la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) vient d’accorder un nouveau répit à Air Antilles, prolongeant sa licence d’exploitation jusqu’au 31 janvier 2026. Mais le sursis reste fragile : la compagnie a besoin en urgence d’un apport financier estimé à 10 millions d’euros pour sécuriser son avenir. Louis Mussington est en discussions avec des investisseurs, dont le fonds allemand Panaf, spécialisé dans l’aviation, pour bâtir des partenariats solides.

Le signal envoyé par Lurel souligne un enjeu de fond : l’avenir d’Air Antilles dépasse le seul cadre saint-martinois. C’est la question de la souveraineté aérienne française dans la Caraïbe qui se joue. Si les collectivités ne se coordonnent pas, la disparition de la compagnie laisserait un vide que des opérateurs étrangers seraient prompts à occuper, au détriment de la continuité territoriale et de l’unité nationale.

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