En Nouvelle Calédonie, la campagne de rappel des airbags Takata défectueux continue de patiner. Sur un parc d’environ 200 000 véhicules, 14 000 sont concernés par l’opération de remplacement, mais seule la moitié des propriétaires a fait le nécessaire. Un retard jugé préoccupant alors que ces dispositifs sont mis en cause dans au moins 19 décès en France, dont 17 dans les Outre mer, où la chaleur et l’humidité favorisent les défaillances.

Un danger connu, une mobilisation encore insuffisante

Le gouvernement calédonien relance donc l’appel aux automobilistes, en rappelant que le remplacement est gratuit et rapide. Selon le service des immatriculations, les concessionnaires sont organisés et le changement peut se faire en une quinzaine de minutes pour deux airbags. Dans les ateliers, la procédure est rodée, mais encore faut il que les conducteurs se présentent.

Sur le terrain, les professionnels constatent un schéma récurrent. Après chaque drame ou chaque fait divers marquant, les appels affluent puis retombent, obligeant les réseaux à relancer sans cesse les démarches. Des courriers ont été envoyés aux propriétaires identifiés, souvent sans réponse, et environ 7 000 véhicules restent encore à risque sur le territoire.

Le problème est aussi pratique. Les propriétaires de véhicules concernés sont invités à ne plus conduire et à contacter leur concessionnaire, mais certaines situations d’immobilisation se heurtent à la question du remorquage, parfois laissé à la charge de l’usager. Résultat, beaucoup continuent de rouler malgré le danger, faute de solution simple et immédiate. Dans l’Hexagone et dans plusieurs territoires ultra marins, des dispositifs d’accompagnement existent pour limiter les contraintes, mais la réglementation d’avril 2025 qui encadre ces obligations n’est pas contraignante en Nouvelle Calédonie.

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