Invitée de l’émission Zakweli ce lundi 27 octobre, la députée Anchya Bamana a vivement critiqué la manière dont l’État perçoit la situation à Mayotte, en pleine bataille autour du budget 2026. Selon elle, les rapports officiels envoyés à Paris “donnent l’illusion que tout va bien”, alors que la population vit au quotidien une réalité bien différente.
“Vivre avec les coupures d’eau n’est pas normal”, a martelé la parlementaire, évoquant la vente aux enchères de bouteilles d’eau par la préfecture en juin dernier — un symbole, selon elle, du désengagement de l’État. “Le préfet estime que tout est normal, il l’a écrit noir sur blanc. Moi, je dis que non : cette situation est indigne de la République.”
Anchya Bamana accuse les rapports administratifs et certaines visites ministérielles de minimiser la gravité de la crise, qu’il s’agisse du manque d’eau potable, du retard de la reconstruction après le cyclone Chido, ou encore du non-déploiement du prêt à taux zéro promis pour la relance. “La reconstruction n’a pas commencé. Les crédits annoncés ne sont pas mobilisés. Nous sommes livrés à nous-mêmes”, a-t-elle dénoncé.
La députée, signataire d’un courrier collectif des parlementaires ultramarins alertant sur la baisse des crédits dédiés à l’Outre-mer, s’inquiète du sort réservé à Mayotte : “Aucune ligne budgétaire claire n’est affichée pour les quatre milliards d’euros promis par Sébastien Lecornu pour la refondation du territoire.”
Face à ce qu’elle qualifie de “déni de réalité institutionnel”, Anchya Bamana promet de porter la voix des Mahorais à l’Assemblée nationale. “Notre mission, c’est de répéter inlassablement que non, tout n’est pas normal ici.” Une déclaration qui illustre le ras-le-bol politique grandissant à Mayotte, où la lassitude face aux promesses non tenues se mêle désormais à un sentiment d’abandon de la part de l’État central.



