La saison apicole 2025 restera comme l’une des plus mauvaises de ces dernières années en Guadeloupe. Les apiculteurs tirent la sonnette d’alarme : la production locale est en forte baisse, mais la réputation d’excellence du miel péyi demeure intacte.

Une filière fragilisée mais combative

Avec 7 500 à 9 000 ruches et environ 130 apiculteurs, la production locale couvre moins de 30 % de la consommation annuelle de l’archipel, estimée à 380 tonnes. Cette année, les récoltes ont été durement affectées : manque de pluie au moment clé de la floraison, brume persistante, attaques de parasites et usage de pesticides. Les cuves sont clairsemées et certains professionnels parlent de la pire saison de mémoire récente.

Face à cette rareté, les miels importés – de Cuba, de la Caraïbe ou de l’Hexagone – envahissent les étals. Parfois trompeusement étiquetés, ils entretiennent une concurrence jugée déloyale par les producteurs guadeloupéens. Pour Tony Prudent, président de l’APIGUA, « il faut connaître ses apiculteurs » afin d’éviter les faux miels et soutenir la filière locale.

Les professionnels comptent désormais réduire les formats de vente pour préserver les stocks jusqu’aux fêtes, tout en avançant sur un projet de label officiel garantissant l’origine et la qualité du miel guadeloupéen. Car malgré les difficultés, la filière cumule distinctions et médailles, preuve que le terroir local produit l’un des meilleurs miels au monde. Les apiculteurs appellent à renforcer la formation et à planter davantage d’essences mellifères, pour relever le défi de couvrir à terme 50 % des besoins du territoire.

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