La direction d’Arianespace a confirmé mardi que le nombre de lancements d’Ariane 6 en 2025 passera de cinq à quatre. Une décision présentée comme un simple ajustement, sans remise en cause de la montée en puissance du nouveau lanceur européen.

Le patron d’Arianespace, David Cavaillolès, a tenu à dédramatiser : « ce n’est pas une mauvaise nouvelle. Ce qui compte, c’est que nous confirmions quatre missions en 2025, l’une des progressions les plus rapides jamais vues après un vol inaugural », a-t-il assuré en marge de la Semaine internationale de l’espace à Paris. En 2026, le nombre de décollages devrait doubler. La prochaine mission, qui transportera un satellite Sentinel du programme européen Copernicus, est déjà en préparation à Kourou, en Guyane française.

Entre ambitions européennes et clients commerciaux

Si le calendrier 2025 est réduit, l’enjeu reste considérable : consolider l’indépendance spatiale de l’Europe tout en sécurisant des contrats commerciaux. Le dernier vol de l’année pourrait concerner la constellation Galileo, pierre angulaire de la navigation européenne, ou le premier lancement de la constellation Kuiper d’Amazon, un client majeur ayant réservé 18 tirs.

Certains y voient une dépendance excessive à un acteur américain. Mais Arianespace défend cette coopération comme un apprentissage utile en vue d’Iris, le projet de constellation sécurisée de l’Union européenne qui doit entrer en service en 2029. « Kuiper nous permet d’acquérir un savoir-faire essentiel pour demain », insiste son dirigeant.

Malgré des coûts encore supérieurs aux fusées réutilisables de SpaceX, Ariane 6 reste un outil stratégique : elle garantit un accès autonome de l’Europe à l’espace et assure le rôle moteur de la Guyane dans cette ambition. Un rappel clair : sans Kourou et sans Ariane, la souveraineté spatiale de l’Europe serait tout simplement impossible.

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