Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, la mémoire de Jean-Jacques Kirchheim demeure vive en Guadeloupe. Ce Guadeloupéen de 44 ans faisait partie des 90 victimes tuées au Bataclan, à Paris, lors de la plus meurtrière attaque terroriste commise sur le sol français.

Un hommage intact à une victime profondément attachée à l’archipel

Ce soir-là, Jean-Jacques avait rejoint la salle de spectacle avec sa compagne Faustine et deux amis, pour assister au concert des Eagles of Death Metal. Une sortie attendue et joyeuse, lui qui était un passionné de rock et un habitué du groupe. Il ne reviendra jamais. Sa mère Evelyne en parlait quelques jours après le drame comme d’un homme solaire, drôle, charismatique, profondément curieux du monde et fidèle aux siens.

Né d’une mère originaire de Port-Louis, petite-fille de l’ancien sénateur Marcel Gargar, Jean-Jacques revendiquait haut et fort ses racines guadeloupéennes. Chaque année, il revenait sur l’île où la famille possède une maison. Un ancrage auquel tenait sa mère, convaincue que l’identité transmise est une force qui ouvre aux autres, un message qu’elle était fière de voir vivre en lui.

Au Bataclan, l’attaque débute à 21h45. En quelques minutes, le commando armé fauche des dizaines de vies. Dans le chaos, la sœur de Jean-Jacques parcourra les hôpitaux pendant deux jours avant d’apprendre l’irréparable. Faustine, grièvement blessée, survivra mais restera marquée à jamais. Lors du procès, en 2021, elle rendra hommage à l’homme qu’elle aimait, déclarant qu’elle ne céderait jamais à la haine qui les avait frappés.

L’immense procès des attaques, qui s’est tenu de septembre 2021 à juin 2022, a permis de retracer le parcours des terroristes. Salah Abdeslam, seul survivant des commandos, a été condamné à la perpétuité incompressible. À l’issue des audiences, Evelyne Kirchheim confiait son soulagement de voir le nom de son fils honoré au même titre que toutes les victimes, inscrit dans une mémoire collective que rien n’efface.

Dix ans après, l’émotion reste intacte. Pour sa famille, pour ses proches, pour la Guadeloupe qui continue de se souvenir d’un enfant du pays emporté par la barbarie mais dont la lumière demeure.

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