Le mouvement national « Bloquons tout », lancé ce mercredi 10 septembre et censé paralyser l’activité du pays, a trouvé en Guyane un écho limité. Alors que certains syndicats espéraient une forte mobilisation, la réalité sur le terrain a montré une participation réduite et des perturbations contenues.
Dans l’agglomération cayennaise, quelques dizaines de grévistes se sont rassemblés tôt le matin au giratoire de Suzini, entre Cayenne et Rémire-Montjoly, un point de passage stratégique aux heures de pointe. Le ralentissement a été perceptible, mais la circulation n’a pas été totalement bloquée. La police, présente en amont, a veillé à maintenir l’ordre et à prévenir toute escalade.
Les syndicats locaux engagés, comme le SNES-FSU représenté par Denys Oltra, ont cherché à inscrire la Guyane dans le mouvement national tout en mettant en avant des revendications propres au territoire : dénonciation de la vie chère, des conditions de travail difficiles et, pour certains, de l’autonomie politique de la Guyane. Mais la faible mobilisation révèle le décalage entre ces appels et la réalité sociale locale, où la population se montre souvent prudente face aux mouvements nationaux importés.
Les autorités avaient anticipé d’éventuels blocages, notamment après des messages relayés sur les réseaux sociaux annonçant des points de rassemblement. La plupart de ces lieux sont restés déserts. La grève n’a donc eu qu’un impact limité sur la vie quotidienne et sur les services publics.
Déjà, les organisateurs évoquent une « étape 2 » prévue le 18 septembre, avec un appel à une grève générale. Reste à savoir si cette fois-ci la mobilisation prendra de l’ampleur, ou si, comme ce 10 septembre, l’appel restera largement sans suite.