Emmanuel Macron avait convié ce mardi 30 septembre les signataires de l’Appel de Fort-de-France à un dîner à l’Élysée. Objectif affiché : faire le point sur les demandes d’évolution statutaire des Outre-mer. Mais plusieurs élus de Guyane, emmenés par Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale, ont décidé de boycotter le rendez-vous, dénonçant un « manque de considération ».

Serville et Castor claquent la porte

Gabriel Serville a annoncé en direct au JT de 13h de Guyane la 1ère qu’il ne participerait pas au dîner. Selon lui, « les Guyanais doivent être respectés », et l’attitude de l’Élysée traduirait une incompréhension persistante des réalités locales. Le député Jean-Victor Castor (MDES) a pris la même décision. Pour ces élus, les rapports successifs commandés par Paris ne répondent pas aux attentes de la Guyane, qui revendique un statut particulier depuis 2022.

D’autres voix guyanaises, comme celle du député Davy Rimane, ont cependant choisi de répondre à l’invitation, tout en exprimant leurs doutes sur l’utilité d’un tel exercice. « Je serai présent pour écouter, mais je n’attends pas de véritable avancée », a-t-il confié, rappelant que le rapport gouvernemental remis en 2024 ne correspond pas aux demandes formulées par les territoires.

Entre boycott et dialogue, un choix stratégique

Au-delà de la querelle de méthode, ce boycott illustre les tiraillements entre élus ultramarins sur la question institutionnelle. Là où certains veulent peser davantage face à l’État, d’autres défendent une ligne plus pragmatique : rester dans la République tout en obtenant plus de moyens concrets pour le développement économique et social.

En refusant le dialogue direct avec le chef de l’État, Gabriel Serville prend le risque d’isoler la Guyane au moment où se joue l’avenir institutionnel des Outre-mer.

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