Ce dimanche 19 octobre, le parvis du Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre a été le théâtre d’une cérémonie à la fois sobre et bouleversante. L’association Nanm an nou y a organisé une dispersion de fleurs à la mer en hommage aux bébés partis trop tôt, une manière de rompre le silence qui entoure encore trop souvent le deuil périnatal.
Pour Megguy Brudey, présidente de l’association, cet hommage est d’autant plus nécessaire que les chiffres restent élevés en Guadeloupe : « Il y a un tabou énorme sur la mort, et encore plus sur la mort des bébés. Il faut sensibiliser, car le deuil périnatal touche de plus en plus de familles ».
Ce moment symbolique a offert aux parents endeuillés un espace d’expression et de partage. Magalie, qui a perdu ses jumeaux il y a dix-sept ans, évoque une douleur toujours présente malgré les années : « Il faut savoir remonter, même après tout ce temps. Un suivi et le soutien de mes proches m’ont aidée à avancer ».
Même émotion pour Malika, contrainte d’interrompre sa grossesse à six mois après la découverte d’une malformation cardiaque chez le fœtus : « Le corps médical accompagne, mais la douleur émotionnelle reste. On ressent tout. Ce n’est pas un deuil que l’on efface ».
À travers ces témoignages et ce geste collectif, Nanm an nou espère faire évoluer les mentalités et mieux accompagner les familles confrontées à cette épreuve. La cérémonie, empreinte de pudeur et de solidarité, a rappelé que le deuil périnatal n’est pas une absence, mais une trace d’amour qui demeure.