Santé publique France publie de nouvelles données sur le dépistage organisé du cancer du sein pour les années 2021-2022. Elles confirment un fait préoccupant : les territoires d’Outre-mer restent nettement en retrait, avec des taux de cancers détectés plus faibles et une participation insuffisante, compromettant le diagnostic précoce qui sauve pourtant neuf femmes sur dix.

Des taux de détection nettement plus bas outre-mer

Le dépistage organisé enregistre un taux national de 0,79 cancer détecté pour 100 femmes examinées. Dans l’Hexagone, les chiffres oscillent entre 0,69 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 0,95 dans les Hauts-de-France. À l’inverse, les départements ultramarins affichent des niveaux bien inférieurs : 0,36 en Guadeloupe, 0,46 en Martinique, 0,65 à La Réunion. En Guyane, le taux atteint 0,59, mais la participation y est tellement faible que la donnée reste difficile à interpréter. Ces écarts reflètent non seulement une incidence différente du cancer, mais surtout un moindre recours au dépistage, encore freiné par l’éloignement, la densité médicale insuffisante et une sensibilisation inégale.

Un enjeu sanitaire et territorial majeur

Dans les Outre-mer, la participation au dépistage reste nettement en dessous de la moyenne nationale déjà faible (46 %), alors que l’accès au soin est souvent plus complexe. Ce retard réduit les chances de détecter des cancers à un stade précoce, contrairement à l’Hexagone où les régions les mieux équipées repèrent davantage de tumeurs de bon pronostic. Pour les territoires ultramarins, l’enjeu est double : rattraper le déficit structurel d’accès aux examens et renforcer une politique de prévention réellement adaptée aux réalités locales. Déployer des unités mobiles, améliorer l’offre de mammographie dans les zones isolées et intensifier l’information sont autant de leviers indispensables pour garantir aux femmes d’Outre-mer les mêmes chances de survie que celles de l’Hexagone.

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