Le centre pénitentiaire de Tatutu, à Papeari, illustre une fois encore les défis immenses que la République doit relever en matière de sécurité carcérale. Le 23 septembre, trois détenus ont comparu devant le tribunal correctionnel de Papeete pour détention et usage de cannabis, après la découverte de stupéfiants lors d’une fouille fin novembre 2024.
Dans la cellule de Tamatoa, 41 ans, déjà condamné pour trafic de drogue et association de malfaiteurs, les surveillants avaient saisi 67 grammes de paka. L’homme, récidiviste notoire, a tenté de se défausser en accusant un codétenu. Ce dernier, Brett, incarcéré depuis 2015 pour violences mortelles, a lui-même été retrouvé avec 20 grammes. L’audience a donné lieu à des dénégations confuses, des éclats de rire déplacés et des contradictions qui n’ont pas convaincu la justice.
Le parquet a requis des peines supplémentaires, estimant que ces individus n’avaient aucune intention de respecter le cadre de la loi, même derrière les murs d’une prison de haute sécurité. Le tribunal a suivi : six mois fermes pour Tamatoa et Brett, trois mois pour Johan, absent à l’audience.
Ces faits rappellent que l’État doit rester intraitable face à la banalisation des drogues, y compris en détention. Tolérer l’entrée de stupéfiants en prison reviendrait à renoncer à l’autorité républicaine dans un espace où elle doit au contraire être absolue. L’affaire de Tatutu souligne aussi l’importance de renforcer les moyens de contrôle et de surveillance dans les établissements ultramarins, afin de garantir la sécurité des personnels pénitentiaires et de rappeler que nul, pas même derrière les murs d’une prison, n’est au-dessus des lois de la République.