Le tribunal judiciaire de Basse-Terre a tranché : plus aucun tir exploratoire ne pourra être effectué à la carrière de Deshaies. La demande de la Société antillaise de granulats (SADG), qui exploite le site, a été rejetée. Cette décision, prise lundi 29 septembre, fait suite aux inquiétudes liées à l’éboulement meurtrier de décembre 2024, imputé en grande partie aux activités d’extraction.

Les riverains exigent l’annulation de l’autorisation

En avril dernier, la préfecture avait autorisé dix tirs tests pour évaluer la stabilité du site. Mais dès les premières opérations, l’expert missionné par la justice a constaté que les vibrations liées aux explosions déplaçaient les repères de surveillance installés sur la zone de l’éboulement. Ces conclusions rejoignent les craintes des victimes, qui dénoncent depuis des mois la responsabilité de la SADG. Pour elles, il n’est plus question de simples suspensions : elles exigent l’annulation pure et simple de l’autorisation d’exploiter. Leur avocat, Maître Arié Alimi, a d’ailleurs saisi le préfet Thierry Devimeux en ce sens, rappelant que les tirs constituent selon l’expert un facteur déclencheur du drame.

La juge chargée du contrôle des expertises a jugé « inopportun » d’autoriser d’autres tirs avant la remise du rapport définitif, attendue le 10 octobre. En attendant, la carrière est à l’arrêt, laissant le secteur du BTP dans l’incertitude. Mais pour les familles sinistrées de Savane Paille, cette suspension est une victoire d’étape dans leur combat pour la sécurité et la reconnaissance de leurs droits.

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