La Chambre territoriale des comptes (CTC) de Nouvelle-Calédonie estime que le territoire doit mieux anticiper les effets du changement climatique. Dans un rapport rendu public le 2 octobre 2025 dans le cadre d’un audit régional, la juridiction financière alerte sur « l’absence de stratégie à long terme » et sur une action publique encore trop dispersée face à la montée du niveau de la mer et à l’érosion côtière.
Des initiatives locales isolées
Les magistrats pointent des projets souvent « menés de manière indépendante et isolée », faute de coordination entre l’État, le gouvernement calédonien, les provinces et les communes.
La CTC cite notamment Ouvéa, première commune à expérimenter des solutions dites « douces » contre l’érosion, comme l’installation de pieux en bois sur le littoral. Mais ces démarches, menées sans cadre global, peinent à s’inscrire dans une politique de prévention cohérente.
Le rapport souligne aussi des lacunes structurelles : faiblesse du recueil de données, manque d’expertise scientifique et enchevêtrement des compétences entre institutions.
Mieux planifier et interdire les constructions à risque
La Chambre territoriale appelle à interdire les constructions dans les zones côtières exposées et à mieux cartographier les risques de submersion. Elle recommande de formaliser dès 2025 un Observatoire du littoral, de créer un portail unique de capitalisation des connaissances et de mettre en place d’ici 2026 des plans de prévention des risquesassortis d’outils juridiques et financiers pour gérer les zones vulnérables. « La Nouvelle-Calédonie doit se doter d’une vision stratégique à long terme », estime Florence Bonnafoux, présidente de la CTC.
S’inspirer des voisins du Pacifique
Parmi les neuf pays et territoires audités, la Nouvelle-Calédonie est le seul à ne pas disposer encore d’un plan d’adaptation finalisé. La CTC invite à s’inspirer de la Nouvelle-Zélande, qui a mis en place une stratégie révisable périodiquement selon l’évolution des risques.
Le rapport régional, auquel ont participé notamment les chambres des comptes de Fidji, Samoa, Tonga ou Tuvalu, recommande une action concertée dans le Pacifique pour garantir le financement, renforcer la coordination et assurer la transparence du suivi des mesures c



