Un mois après la macabre découverte de quatre corps dans la Seine, à Choisy-le-Roi, l’enquête progresse mais laisse encore planer de nombreuses zones d’ombre. L’une des victimes a désormais été identifiée : il s’agit de Franz D., 48 ans, originaire par son père de la Martinique.
Une affaire qui choque l’Île-de-France
Le 13 août dernier, les forces de l’ordre repêchaient quatre dépouilles dans le Val-de-Marne, à proximité d’un lieu de rencontres homosexuelles. Rapidement, un homme d’origine tunisienne, marginal vivant dans un squat voisin, a été arrêté. Mis en examen pour « meurtres en concours », il est soupçonné d’être l’auteur de ce quadruple homicide aux relents de crime en série.
Si le mobile exact reste flou, des éléments orientent les enquêteurs vers une piste homophobe. Deux des victimes présentaient des signes de strangulation, et le parquet a confirmé que l’endroit était connu pour être un lieu de drague.
Franz, une vie brisée
Parmi les victimes, Franz D., Martiniquais par son père et conseiller à France Travail, menait une existence stable à Créteil. Voyageur, apprécié de ses amis et collègues, il était décrit par ses proches comme convivial et généreux. Sa mère, très éprouvée, témoigne : « Il avait son appartement, ses amis, son travail, ses voyages… Il n’avait pas à mourir d’une mort horrible ». Elle est convaincue que son fils a été piégé et tué parce qu’il était homosexuel.
Des traces d’ADN de Franz ont été retrouvées sur le pantalon du suspect, renforçant la thèse d’un contact sexuel suivi d’un passage à l’acte meurtrier.
Une enquête encore ouverte
Les trois autres victimes étaient des jeunes hommes aux profils plus précaires, deux étant des sans-abri d’origine maghrébine. Ce qui laisse planer un doute sur les motivations réelles du tueur. Mais face aux indices, l’association SOS Homophobie s’est constituée partie civile, estimant que la dimension homophobe ne peut être écartée.
L’instruction judiciaire suit son cours. L’autopsie et les expertises ADN devront éclaircir les circonstances précises de ces crimes sordides. Une chose est sûre : le meurtre de Franz et de ces trois autres hommes rappelle brutalement la violence des haines et des marginalités dans la société française.