La tension monte au CHU de Pointe-à-Pitre, où la grève du service de cardiologie s’enlise et s’étend désormais à d’autres secteurs de l’hôpital. Malgré une médiation proposée par la Fédération hospitalière, le dialogue entre la direction et les soignants reste au point mort.
Le Collège cardiologie de la Guadeloupe a publié un communiqué alarmant : il s’inquiète des conséquences de cette crise sur la prise en charge des patients. Il appelle à un « retour rapide à la sérénité » et prévient le CHU de Martinique qu’il pourrait devoir accueillir des malades guadeloupéens si la situation s’aggrave.
Le conflit trouve son origine dans la destitution du Dr Larifla, chef de service, remplacé depuis le 1er septembre. L’intéressé dénonce une sanction déguisée pour avoir critiqué un projet de fusion entre la cardiologie et la neurologie, qu’il juge « incompatible avec les exigences d’un service vital pour la santé des Guadeloupéens ». Les syndicats UTS-UGTG et FSAS-CGTG soutiennent ce point de vue, accusant la direction de mettre en péril la qualité des soins au profit d’une logique purement administrative.
À cette crise médicale s’ajoute un mouvement social plus large : les brancardiers et le service de nettoyage ont débrayé à leur tour, dénonçant la pénibilité du travail et réclamant un passage à 8 heures de service quotidien au lieu de 7. Les salariés dénoncent une surcharge chronique, des effectifs dispersés et des conditions de travail dégradées.
Face à ce climat explosif, le Collège de cardiologie en appelle à la responsabilité de tous les acteurs. Dans un territoire où les pathologies cardiaques sont parmi les premières causes de mortalité, il estime que la priorité doit rester la continuité du service public hospitalier. Les querelles internes ne peuvent, selon lui, justifier la mise en danger des patients — un rappel salutaire à l’heure où la santé publique, bien commun par excellence, doit primer sur les luttes d’influence et les logiques syndicales.



