La Convention citoyenne sur les temps de l’enfant, réunie au Conseil économique, social et environnemental, a adopté le 23 novembre vingt propositions pour réorganiser l’école et le quotidien des jeunes. Les participants veulent en finir avec des rythmes jugés trop imposés par les contraintes des adultes et de l’économie, et remettre la santé, le sommeil et les apprentissages des enfants au centre.

Des réformes à adapter aux réalités ultramarines

Parmi les mesures clés, les citoyens proposent cinq jours d’école pleins dès le primaire pour alléger des journées trop denses, et un début des cours à 9 heures au plus tôt au collège et au lycée. Ils plaident aussi pour des matinées plus théoriques, des après midis tournés vers le sport, la pratique et la culture, puis des devoirs allégés. Les vacances resteraient sur le même volume global, mais avec un calendrier simplifié, deux zones au lieu de trois, pour mieux coller aux rythmes biologiques.

Pour les Outre mer, ces débats ne sont pas abstraits. Les difficultés scolaires y sont souvent plus marquées qu’en Hexagone, avec des effets directs de la précarité, de l’éloignement géographique, du manque d’infrastructures et parfois de la saturation des établissements. Adapter les rythmes scolaires aux enfants, c’est aussi une question d’égalité réelle entre territoires français, en tenant compte des contraintes locales, des transports, des temps de trajet et de l’offre périscolaire encore trop inégale.

La Convention rappelle d’ailleurs l’urgence de lutter contre la raréfaction du temps libre et l’omniprésence des écrans, sujets particulièrement sensibles dans des territoires où l’accès aux activités sportives et culturelles dépend beaucoup des moyens des communes. Un participant venu de Mayotte a souligné pendant les travaux qu’on pouvait améliorer beaucoup de choses en France, un constat que partagent largement les familles ultramarines.

Le rapport doit désormais être remis au gouvernement, puis évalué par les ministères et le Parlement. Pour les Outre mer, l’enjeu sera simple et politique : ne pas subir une réforme pensée depuis Paris, mais obtenir une mise en œuvre ferme, financée et adaptée, afin que la République assure partout les mêmes chances aux enfants, de l’Atlantique au Pacifique.

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