À quelques jours de l’ouverture de la COP 30 à Belém, voisine de la Guyane, les habitants du territoire oscillent entre indifférence et engagement lucide. Si beaucoup doutent de l’efficacité de ces grandes conférences internationales, certains acteurs locaux comptent bien faire entendre la voix de l’Amazonie française dans les discussions mondiales sur le climat.
Dans les rues de Cayenne, le scepticisme domine : « Ça ne sert à rien, ils se réunissent mais rien ne change », résume un habitant. Cette lassitude reflète une défiance plus large envers des institutions perçues comme éloignées des réalités locales. Pourtant, pour d’autres, la tenue de la conférence à quelques centaines de kilomètres représente une opportunité historique pour la Guyane de montrer qu’elle n’est pas un simple spectateur du changement climatique, mais un territoire clé de la transition écologique mondiale.
Le WWF Guyane enverra une délégation composée de scientifiques et de représentants des communautés amérindiennes du Haut Maroni, chargée de présenter des données environnementales recueillies sur le terrain. Guyane Développement Innovation (GDI) sera aussi de la partie pour valoriser la bioéconomie et promouvoir un réseau panamazonien d’incubateurs. Enfin, le Secours catholique accompagnera plusieurs représentants autochtones afin qu’ils puissent témoigner de leur quotidien face au réchauffement et à la déforestation.
Alors que l’ONU juge encore insuffisants les engagements pris depuis l’accord de Paris, la COP 30 sera celle de la mise en œuvre concrète ou ne sera qu’une nouvelle promesse sans lendemain. La Guyane, territoire français de l’Amazonie, y incarne plus que jamais l’enjeu d’un équilibre entre préservation écologique, développement économique et cohésion nationale.



