La colère gronde face aux coupures d’eau à répétition. Près de 500 plaintes ont déjà été déposées contre le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), accusé de manquements graves dans la distribution d’eau potable. Désormais, l’association La Tyrolienne, basée à Pointe-à-Pitre, a décidé de se joindre à la bataille en saisissant à son tour la justice.
Une exaspération devenue judiciaire
Aux Abymes comme au Gosier, des centaines d’habitants vivent au rythme des tours d’eau. À la résidence Marissol, les coupures sont si fréquentes que certains ont installé des systèmes de fortune, comme une douche solaire à pompe manuelle. « Parfois on en a un jour, puis plus rien pendant deux jours », déplore Caroline, présidente du syndicat de copropriétaires. Avec le collectif pour l’eau du Gosier, elle a rassemblé près de 480 plaintes pénales adressées au procureur, dénonçant une gestion chaotique et un service public défaillant.
Face à cette situation, La Tyrolienne a décidé de soutenir le mouvement. Son président, Éric Nanette, justifie cette action : « Nous avons longtemps privilégié le dialogue, mais aujourd’hui, la seule manière d’être entendus, c’est par le droit et la justice. » Ce renfort donne une nouvelle ampleur à la mobilisation citoyenne.
Les plaignants exigent désormais des réponses concrètes et des engagements fermes de la part du SMGEAG et des autorités locales. Car au-delà des désagréments, c’est un droit fondamental qui est bafoué : celui d’avoir accès à une eau propre et disponible. Après les scandales de la chlordécone, cette crise illustre une défiance croissante envers les institutions, mais aussi la détermination des Guadeloupéens à faire respecter leur dignité.



