Dans les départements et régions d’outre-mer, les interruptions volontaires de grossesse (IVG) sont pratiquées deux fois plus souvent que dans l’Hexagone. Si ce taux reste stable, il soulève des interrogations sur la prévention et l’accès à la contraception.

Un recours à l’IVG deux fois plus fréquent qu’en métropole

En 2024, les DROM ont enregistré 16 370 IVG, soit un taux moyen de 32,2 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, contre 17,3 pour 1 000 en France métropolitaine. Les écarts sont particulièrement marqués en Guadeloupe et en Guyane, où près de 45 IVG pour 1 000 femmes ont été recensées. La Martinique et La Réunion affichent des taux intermédiaires, tandis que Mayotte reste proche de la moyenne hexagonale, avec un recul de la pratique depuis plusieurs années.

Une pratique majoritairement hors hôpital

Dans les DROM, plus de la moitié des IVG se déroulent en dehors des structures hospitalières, souvent en cabinet de ville. En Guyane, près de 8 IVG sur 10 sont réalisées hors hôpital. Cette organisation traduit à la fois l’accessibilité des soins et le choix des patientes, sans pour autant réduire la fréquence globale de ces interventions.

Des causes difficiles à cerner

La stabilité de ces chiffres depuis les années 2000 interroge. Les experts de la Drees soulignent des différences de fécondité entre les territoires et un recours à l’IVG parfois lié à un accès inégal à l’information sur la contraception. Malgré de nombreuses campagnes de prévention, la fréquence reste élevée, ce qui suscite un sentiment de préoccupation pour la santé publique et sociale dans ces régions.

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