Après deux années marquées par des épidémies successives, la Guadeloupe reste sous surveillance sanitaire face à la dengue. Selon le dernier point épidémiologique de Santé publique France, la circulation du virus persiste à bas bruit, principalement en Grande-Terre. L’archipel demeure en phase 2 niveau 1 du plan PSAGE, correspondant à la présence de foyers isolés.
Au cours des quatre dernières semaines, environ 90 cas cliniquement évocateurs ont été recensés chaque semaine, avec une activité hospitalière faible — trois passages aux urgences et une hospitalisation en moyenne. Une stabilité fragile, puisque les autorités rappellent que le virus continue de circuler localement, favorisé par la saison des pluies et la présence du moustique Aedes aegypti.
Entre 2023 et 2025, la Guadeloupe a affronté deux vagues épidémiques inédites, séparées par seulement trois mois d’accalmie. La première, dominée par le sérotype DENV-2, a été suivie par une deuxième due au DENV-3, beaucoup plus intense. En deux ans, plus de 14 000 cas ont été recensés et près de 160 hospitalisations enregistrées. Cette succession rapprochée témoigne d’une vulnérabilité accrue du territoire, où la prévention et l’entretien des gîtes larvaires restent déterminants.
Dans les îles du nord, la situation est contrastée : Saint-Martin montre de premiers signes de reprise avec une vingtaine de cas recensés en fin septembre, tandis que Saint-Barthélemy demeure épargnée. Les autorités appellent néanmoins à une vigilance constante : la circulation régionale du virus dans la Caraïbe pourrait rapidement relancer une nouvelle vague.
En dépit du calme apparent, la Guadeloupe ne peut relâcher sa garde. La lutte contre les moustiques, l’entretien des zones à risque et la réactivité du système de santé restent les meilleurs remparts contre une reprise épidémique.



