Dix-sept collégiens venus de Guyane ont assisté, ce jeudi 9 octobre, à la panthéonisation de Robert Badinter, figure emblématique de l’abolition de la peine de mort. Une expérience inédite pour ces jeunes ultramarins invités à participer à un moment d’histoire républicaine, au cœur du Panthéon, à Paris.

Un symbole fort pour la jeunesse ultramarine

Ces élèves guyanais figuraient parmi les rares collégiens venus d’Outre-mer pour assister à la cérémonie. L’hommage, présidé par Emmanuel Macron, célébrait la “vie juste” d’un homme qui, en 1981, mit fin à la peine capitale en France. Pour ces jeunes, le voyage avait valeur de leçon civique et de rencontre avec les idéaux de justice et d’humanité défendus par Badinter.

Leur présence rappelle aussi que l’idéal républicain s’étend jusqu’aux confins de la Guyane, où la jeunesse se confronte encore aux fractures sociales et territoriales. “C’est un moment que nous ne revivrons jamais”, confie l’un d’eux, conscient de l’importance historique de cette journée.

Entre hommage national et héritage discuté

Si la cérémonie a suscité une large émotion, certains observateurs rappellent que l’héritage de Robert Badinter ne se résume pas à l’abolition de la peine de mort. Durant son passage place Vendôme, il a profondément réformé la politique pénale, supprimant la Cour de sûreté de l’État et plusieurs dispositifs jugés répressifs. Si pour ses admirateurs, il a incarné la primauté des droits fondamentaux, d’autres voient dans cette philosophie judiciaire l’origine d’un affaiblissement durable du sentiment d’autorité de la justice, dans une société marquée aujourd’hui par la montée des violences et la défiance envers les institutions.

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