Le diabète progresse dangereusement dans l’archipel, où sa prévalence reste presque deux fois supérieure à celle de l’Hexagone. Une réalité alarmante qui rappelle l’importance d’une hygiène de vie plus rigoureuse et d’un dépistage massif.
Une maladie silencieuse mais dévastatrice
Selon les chiffres de 2022, 11,27 pour cent des Guadeloupéens sont touchés par le diabète de type 2, contre 6,3 pour cent en France hexagonale. Les femmes représentent la majorité des patients et les facteurs génétiques ne suffisent plus à expliquer cette progression. Les spécialistes soulignent surtout l’impact du surpoids, de la sédentarité et d’une alimentation trop riche, modèles de vie aggravés par la chaleur locale et l’insuffisance de transports publics qui pourraient encourager la marche.
Les associations rappellent que le dépistage précoce contribue à une meilleure prise en charge, mais en Guadeloupe, comme ailleurs, une personne sur deux ignore être malade. La conséquence est lourde. Le diabète n’est souvent découvert qu’au moment d’une complication sévère, alors que l’hyperglycémie aura déjà endommagé les organes pendant des années.
Les hospitalisations pour amputations, AVC ou insuffisance rénale chronique sont nettement plus fréquentes dans les Outre-mer. En Guadeloupe, les admissions pour insuffisance rénale terminale sont 1,3 fois plus nombreuses que dans l’Hexagone. Des chiffres qui traduisent un véritable fléau sanitaire.
La solution, pourtant simple, peine encore à s’imposer. Bouger davantage, privilégier une alimentation équilibrée, éviter les excès et se faire dépister régulièrement restent les seules armes réellement efficaces. Dans l’archipel, les acteurs de la prévention appellent à une mobilisation générale afin d’éviter que la maladie ne continue de gagner du terrain.
Les campagnes de sensibilisation, menées à la fois par les associations, les professionnels de santé et les institutions, visent à briser le silence autour du diabète. Car si l’on ne meurt plus directement de cette pathologie, ce sont bien ses complications qui tuent. Et seule une prise de conscience collective permettra d’inverser la tendance.



