L’eau du robinet reste impropre à la consommation dans plusieurs secteurs de Trois-Rivières. Les habitants du bourg, de Belmont, Roussel, Aloua Tona, Faubourg, Robin, Delgrès, Lovelace, Poterie, Cité Fleurie, Tolbiac 1 et de la route de Grande-Anse doivent continuer à éviter de la boire, de cuisiner avec ou même de se brosser les dents. Les analyses ont confirmé une contamination au chlordécone de l’eau issue de l’usine de Gommier, obligeant le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG) à lancer une opération d’urgence de remplacement des filtres à charbon actif.

Ces travaux, entamés le 6 octobre, s’étaleront sur une semaine complète, jusqu’au 13 octobre. Quatre filtres seront successivement changés et imprégnés d’eau pour être opérationnels. En attendant, des perturbations voire des coupures d’eau sont inévitables. “Nous devons remplacer le charbon usager, laisser chaque filtre s’imprégner pendant 24 heures, et recommencer l’opération pour les quatre installations”, explique Virginie Tara, responsable du contrôle de la qualité de l’eau au SMGEAG. De nouveaux prélèvements seront ensuite envoyés dans l’Hexagone, avec une procédure d’urgence pour obtenir les résultats en trois à quatre jours.

Mais cette nouvelle contamination interroge la fiabilité du dispositif. Les filtres à charbon avaient été remplacés il y a seulement trois mois, alors que leur durée de vie est estimée entre cinq et huit mois. “Nous menons des investigations internes pour comprendre cette défaillance, vérifier s’il n’y a pas eu de dommages ou d’anomalies dans le matériau filtrant”, précise la responsable. Le fournisseur du charbon a également été sollicité pour retracer la provenance des lots concernés.

Enfin, la gestion du délai d’information suscite la polémique. Les prélèvements effectués le 18 septembre ont révélé une teneur en chlordécone supérieure au seuil réglementaire, mais la population n’a été prévenue que douze jours plus tard, le 30 septembre. Un laps de temps jugé inacceptable par plusieurs élus locaux, dont le conseiller départemental Jimmy Fausta, qui dénonce un manque de transparence et de réactivité face à une situation sanitaire sensible.

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