Depuis deux mois, plusieurs quartiers du Moule vivent avec une eau impropre à la consommation. À Guénette, Bonan, Bellevue ou encore Desvarieux, les habitants se résignent à acheter de l’eau en bouteille ou à dépendre des distributions d’urgence. Les dernières analyses de l’Agence régionale de santé révèlent un taux d’aluminium trois fois supérieur à la norme autorisée.

Filtres défaillants et production en berne

L’origine du problème se trouve à l’usine de traitement de Desvarieux, inaugurée en 2015 pour un coût de 2,5 millions d’euros. Moins de dix ans après, trois des quatre filtres sont hors service. « L’eau issue des décanteurs est trop chargée pour être traitée efficacement », explique Harry Placide, directeur de la zone Grande-Terre du SMGEAG. Après les dernières pluies, le site a même dû s’arrêter face à des niveaux extrêmes de turbidité.

Une unité provisoire a bien été installée en janvier, mais sa capacité — 260 m³ par heure — reste insuffisante pour couvrir les besoins quotidiens du Moule, estimés à 400 m³. Le SMGEAG envisage donc la construction d’une nouvelle usine et négocie actuellement l’acquisition de terrains. En attendant, les habitants continuent de recevoir une eau non conforme, signe d’une crise hydrique durable dans la commune et plus largement en Guadeloupe.

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