Pesticides, nitrates, PFAS… L’UFC-Que Choisir prévient : la dépollution de l’eau coûtera de plus en plus cher, et les collectivités risquent de porter seules une charge financière écrasante. Une inquiétude qui résonne fortement dans nos territoires ultramarins, déjà fragilisés par des réseaux vieillissants et par les épisodes climatiques extrêmes.
Selon l’étude publiée mardi, seuls 85 % des réseaux d’eau potable en France respectent désormais les normes, un recul brutal de dix points depuis 2021. À chaque dépassement, les communes doivent dépolluer immédiatement — et ces opérations, toujours plus complexes, se répercutent sur les factures : le prix du mètre cube a bondi de 16 % en trente mois.
Des pollutions plus difficiles et plus coûteuses à traiter
Les nouveaux métabolites de pesticides et les « polluants éternels » PFAS sont particulièrement résistants aux techniques classiques de dépollution. Les grandes structures métropolitaines peuvent investir dans des technologies lourdes comme la filtration membranaire. Mais pour les petites communes, notamment en Outre-mer, ces solutions se chiffrent en millions d’euros, bien au-delà de leurs capacités financières sans soutien massif de l’État.
Nos territoires ultramarins n’ont d’ailleurs pas attendu cette étude pour mesurer l’ampleur du problème. À Mayotte, les dégâts causés par le cyclone Chido ont exposé la fragilité des réseaux. En Guadeloupe comme en Martinique, la vétusté historique des canalisations complique chaque amélioration. Partout, les maires alertent : ils manquent de moyens et de visibilité.
Les élus ultramarins en appellent à l’État
Lors de la Rencontre des Outre-mer, les élus ont dit leur sentiment d’abandon. Ils réclament à la fois des financements pérennes et une véritable concertation avec Paris. Car ce sont les communes qui répondent aux habitants, mais les normes sont imposées depuis la métropole, sans compensation suffisante.
Pour l’UFC-Que Choisir, l’urgence est claire : renforcer les procédures d’autorisation des pesticides, protéger réellement les captages et aider financièrement les petites collectivités. Dans les Outre-mer, garantir une eau saine et abordable ne peut pas être laissé au hasard — c’est une exigence nationale, et un impératif de justice territoriale.



