Neuf mois après l’effondrement de Savane Paille à Deshaies, les familles sinistrées, dont celle de Patricia Questel, attendent toujours une véritable réparation. Le rapport d’expertise judiciaire a confirmé ce que les habitants dénonçaient depuis longtemps : l’exploitation de la carrière par la Société antillaise de granulats (SADG) a joué un rôle majeur dans la catastrophe.
Mais ce soulagement s’accompagne d’une terrible frustration. Les terres restent instables et donc inhabitables, et le processus d’effondrement n’est pas terminé. Les familles, privées de leurs maisons, de leurs plantations et de leur outil de travail, se retrouvent sans ressources, dépendantes de leurs proches. Comme le dit Patricia Questel, « on n’a rien pour subvenir à nos besoins ».
L’attente de justice devient insupportable. Les procédures judiciaires, engagées avec leur avocat Maître Arié Alimi, prennent du temps. Entre déménagements précaires, pertes agricoles et abattage forcé des animaux, le traumatisme est immense. Certaines victimes ont même eu besoin d’un suivi psychologique pour surmonter cette épreuve.
Le bras de fer judiciaire reste donc entier. Les habitants réclament non seulement l’arrêt définitif de l’exploitation de la carrière, mais aussi des indemnisations rapides et substantielles. Car derrière les débats d’experts et les lenteurs administratives, c’est la vie de familles guadeloupéennes enracinées sur leurs terres depuis des générations qui est brisée.