À Petit-Canal, plusieurs familles frappées par des drames récents se sont réunies samedi pour une journée de partage et de prévention. Leur message, simple et ferme, résonne dans tout l’archipel: stop à la violence et oui à la paix. Hyliana, collégienne de Sainte-Rose, s’est donné la mort en mars après un harcèlement répété. Son nom est désormais celui d’une association mobilisée pour protéger les enfants et alerter la société.

Une journée pour parler, comprendre et reconstruire

Sur le site de Duval, proches, bénévoles et associations ont partagé témoignages et expériences. Les organisateurs ont ouvert l’évènement par un geste symbolique, coupant un cordon pour marquer la volonté d’entrer dans une nouvelle ère, tournée vers l’apaisement. Pour la présidente de l’association Hyliana, ce mouvement citoyen répond à un climat de violences qui bouleverse profondément les familles guadeloupéennes.

Les participants ont insisté sur la nécessité d’un meilleur accompagnement des parents confrontés à la perte brutale d’un enfant. La mère de Kimaël, un adolescent tué en janvier à Pointe-à-Pitre, a rappelé combien les familles se retrouvent seules face au choc, aux démarches et aux dépenses inattendues. Beaucoup espèrent une réaction plus rapide et plus constante des communes et des institutions. Plusieurs témoignages ont souligné la difficulté de repérer la détresse d’un jeune, même lorsque les adultes sont attentifs. Les proches d’Hyliana ont raconté comment une façade souriante peut masquer une souffrance profonde. Un appel clair a été lancé aux parents, aux établissements scolaires et aux associations pour renforcer l’écoute et la vigilance.

En toile de fond, le chiffre glaçant d’une année marquée par quarante-sept morts violentes en Guadeloupe et dans les îles du Nord rappelle l’urgence d’un sursaut collectif. À travers cette journée, les familles ont voulu transformer la douleur en action, pour que d’autres ne vivent pas l’irréparable. La démarche rejoint, à sa manière, les actions menées en Martinique autour du deuil périnatal, où des associations travaillent depuis plusieurs années à redonner un cadre humain et un soutien réel aux familles éprouvées. Des initiatives différentes mais animées d’une même conviction: une société plus solidaire est la première réponse face aux drames.

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