Les enfants français se déplacent moins seuls qu’il y a une génération. C’est le constat dressé par une étude de l’ADEME, publiée en septembre 2025, qui analyse les mobilités des jeunes de la maternelle au lycée. L’âge moyen du premier trajet autonome est désormais de 11 ans et demi, soit un an plus tard que pour leurs parents. Cette perte d’autonomie est particulièrement marquée dans l’Hexagone, mais moins prononcée en Outre-mer.

Parmi les raisons avancées par les familles, deux dominent : l’insécurité routière et la peur des « mauvaises rencontres ». Neuf parents sur dix disent craindre le comportement des automobilistes aux abords des écoles, et les trois quarts redoutent des agressions ou incivilités. Résultat : beaucoup choisissent d’accompagner leurs enfants en voiture, au détriment des déplacements à pied ou à vélo.

Sédentarité accrue et inégalités persistantes

Cette tendance a des conséquences directes sur la santé des enfants : moins d’activité physique, davantage de sédentarité, et donc un risque accru de problèmes de santé à long terme. L’étude met aussi en lumière une inégalité de genre : les filles bénéficient encore de moins d’autonomie que les garçons, leurs parents estimant leur environnement plus risqué.

Face à ce constat, l’ADEME appelle à renforcer la sécurité autour des établissements scolaires : trottoirs élargis, pistes cyclables séparées, modération des vitesses automobiles. Elle encourage également à développer des campagnes de sensibilisation pour favoriser les trajets actifs et déconstruire les stéréotypes qui limitent la liberté des plus jeunes.

En Outre-mer, si le recul est moins marqué, le signal reste préoccupant. Car l’autonomie des enfants dans leurs déplacements n’est pas qu’une question de mobilité : elle touche à la santé publique, à l’égalité des chances et à la qualité de vie, et appelle une réponse rapide des pouvoirs publics.

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