Depuis une semaine, l’est de Mayotte connaît une activité sismique inhabituelle par son intensité. Entre le 11 et le 18 décembre, 287 séismes dits de longue période ont été enregistrés par le réseau Revosima, répartis en quatorze essaims distincts. Il s’agit du deuxième pic d’événements de ce type observé depuis l’été 2021, moins d’un an après la fin de l’éruption sous-marine de Fani Maoré.

Une vigilance scientifique renforcée sans signe alarmant

Ces séismes, imperceptibles pour la population, sont localisés entre 10 et 15 kilomètres à l’est de la Petite-Terre, à des profondeurs comprises entre 25 et 40 kilomètres. Selon les scientifiques, ils traduisent des processus profonds liés à la circulation de fluides, probablement magmatiques, ou à des réajustements de pression entre différentes zones de stockage du magma.

Le Revosima souligne que cette hausse de l’activité ne signifie pas nécessairement une reprise volcanique ni un changement majeur du système en profondeur. Les données disponibles ne montrent pas de migration progressive des séismes vers la surface, un signal qui pourrait indiquer une évolution plus préoccupante. Les phénomènes observés s’inscrivent dans une dynamique déjà documentée depuis 2018.

Des mesures complémentaires ont été menées en mer à l’aide d’un planeur autonome chargé d’analyser la colonne d’eau. Aucune anomalie n’a été détectée, ni en dioxyde de carbone, ni en méthane dissous, ni en émissions fluides visibles. Les experts estiment qu’un décalage temporel est possible entre l’activité profonde et d’éventuelles manifestations en fond marin, sans que cela ne traduise un danger immédiat.

Cette séquence rappelle toutefois la complexité du système volcanique sous-marin mahorais. Des travaux scientifiques récents ont confirmé l’existence, à plus de 20 kilomètres de profondeur, d’une vaste zone partiellement remplie de magma, à l’origine de l’éruption de 2018. Dans ce contexte, l’État et les organismes scientifiques maintiennent une surveillance étroite et continue, garante de l’information et de la sécurité de la population.

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