Ferry Forum à Pointe-à-Pitre : les industriels antillais se parlent enfin d’égal à égal

À Pointe-à-Pitre, la deuxième édition du Ferry Forum a confirmé une évidence trop souvent ignorée depuis Paris : les Antilles françaises ont un tissu industriel qui tient la route, innove, et veut vendre. Organisée à bord du Ferrymar, la rencontre a réuni 42 exposants de Guadeloupe, de Martinique et de la Caraïbe, avec un objectif simple et sain : mettre en relation directe producteurs, acheteurs et distributeurs pour renforcer un marché antillais encore trop dépendant des importations.

Un pont économique concret entre Guadeloupe et Martinique

Le principe est malin et surtout utile. Le garage du navire roulier, d’ordinaire réservé aux remorques de marchandises, s’est transformé en vitrine industrielle. L’événement, porté par MARFRET et ses partenaires, s’appuie sur le pont maritime hebdomadaire du Ferrymar entre les deux îles. Résultat : un espace de business réel, où l’on discute volumes, distribution et débouchés, loin des colloques creux.

Les entreprises présentes ont illustré la diversité du savoir faire local. Guad’Epices, maison familiale guadeloupéenne, a défendu ses produits du terroir, de la chiquetaille de morue au massala, en cherchant à élargir son réseau commercial. Côté Martinique, Cœur des Îles a mis en avant son chocolat et profité du forum pour consolider ses canaux de vente, notamment vers Saint Barthélemy et Saint Martin. Cette dynamique prouve que les deux îles ne sont pas rivales mais complémentaires quand il s’agit de produire français et de vendre dans leur bassin.

Au delà des stands, ce Ferry Forum envoie un message clair : l’économie antillo guyanaise n’a rien d’un folklore. Elle est une partie stratégique de la puissance française dans la Caraïbe. À l’heure où l’on parle souveraineté alimentaire, relocalisation et résilience, les Outre mer montrent qu’ils ont déjà les solutions. Encore faut il que l’État, les collectivités et les grands acteurs de la distribution jouent le jeu jusqu’au bout, en donnant la priorité aux productions locales quand elles existent. C’est ainsi que l’on consolide l’emploi, la valeur ajoutée et l’ancrage républicain dans nos territoires.