En Guadeloupe, la colère gronde au sein de France Travail. Ce mardi, cinq organisations syndicales SNAP-GIN, CGTG, UGTG, FSU Emploi et FO appellent à une journée de mobilisation devant la direction régionale à Antillopole. Une unité syndicale rare, qui illustre la gravité d’une situation dénoncée « depuis près de deux ans » : surcharge de travail, précarité, manque d’effectifs et explosion des risques psychosociaux.

Les agents décrivent des agences délabrées, des incivilités en hausse et une multiplication des CDD promis à l’extinction le 31 décembre. Faute de moyens suffisants, les équipes peinent à mettre en œuvre la loi Plein emploi dans un territoire qui demeure frappé par un chômage de masse, particulièrement chez les jeunes. Un paradoxe douloureux : plus la situation sociale est complexe, moins les services censés accompagner la population disposent d’outils pour agir.

Les représentants syndicaux dénoncent aussi un management défaillant, une absence de vision stratégique et une direction régionale qui refuse d’ouvrir la moindre négociation. Pour eux, l’urgence est claire : renforcer les effectifs, améliorer les conditions de travail, offrir des perspectives de carrière et adapter les dispositifs nationaux aux réalités spécifiques des Outre-mer — notamment via les articles 40 et 50, aujourd’hui jugés insuffisamment mobilisés.

La santé mentale des agents est au cœur des inquiétudes. Malgré plusieurs expertises sur les risques psychosociaux, les conclusions n’auraient jamais été suivies d’effet. Burn-out, épuisement, surcharge mentale : autant de signaux qui, dans un service public essentiel, devraient déclencher une réaction rapide et coordonnée.

Cette grève se veut un avertissement. Les syndicats préviennent : si rien ne change, la mobilisation s’intensifiera en 2026. Au-delà de l’affrontement social, c’est la question de la capacité de France Travail Guadeloupe à accompagner efficacement les demandeurs d’emploi qui se pose. Pour un territoire où les enjeux économiques et sociaux sont majeurs, l’État ne peut se permettre de laisser s’installer l’immobilisme.

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