En Nouvelle-Calédonie, le tabac tue à petit feu. Chaque année, près de 1 600 nouveaux cas de cancer sont recensés sur le territoire, dont une dizaine concerne la vessie. Si cette forme reste rare, elle n’en demeure pas moins grave et largement évitable, puisque le tabagisme en est la cause principale. Selon l’Institut national du cancer, plus d’un cancer de la vessie sur deux chez l’homme et quatre sur dix chez la femme sont directement liés à la consommation de tabac.
Ce que l’on sait moins, c’est que les toxines de la fumée ne s’arrêtent pas aux poumons. Elles circulent dans le sang, se concentrent dans l’urine, puis agressent la paroi de la vessie, favorisant la mutation des cellules et la formation de tumeurs. Ce cancer touche donc au cœur même de notre système d’élimination, avec des conséquences souvent lourdes : traitements longs, interventions chirurgicales, rechutes fréquentes.
Les médecins calédoniens observent aujourd’hui une progression du cancer de la vessie chez les femmes, conséquence directe de l’augmentation du tabagisme féminin. Un constat alarmant, qui confirme l’urgence d’une prévention active. Dans ce contexte, le “Mois sans tabac” lancé le 1er novembre prend tout son sens : se passer de cigarette pendant 30 jours multiplie par cinq les chances de réussir son sevrage à long terme.
Car le combat contre le tabac ne relève pas seulement de la santé individuelle il s’agit d’un enjeu de responsabilité collective. La dépendance, entretenue par des lobbys puissants et des habitudes culturelles tenaces, ne doit plus être tolérée comme une fatalité. En cessant de fumer, chaque Calédonien fait un choix de vie, mais aussi un acte citoyen : celui de préserver sa santé, alléger le système public et transmettre aux plus jeunes la culture de la prévention plutôt que celle du risque.



