Le drame survenu à Afaahiti, à Tahiti, a bouleversé la Polynésie française : un glissement de terrain a enseveli deux habitations et fait huit morts, dont une fillette de trois ans. Si la saison des pluies rend les sols instables chaque année, la violence de cet éboulement a ravivé une mémoire collective marquée par d’autres catastrophes, plus rares mais gravées dans l’histoire insulaire.

La mémoire de Taha’a et Huahine resurgit

À Afaahiti, l’émotion est d’autant plus vive que beaucoup se souviennent des éboulements meurtriers de Taha’a en février 1998 et de Huahine en avril 1987, tous deux responsables de dix-huit morts. Des témoignages circulent, rappelant que ces drames avaient déjà frappé des familles entières, avec des enfants parmi les victimes. Pour nombre d’habitants, Afaahiti résonne comme une répétition tragique d’un passé que l’on croyait éloigné.

Face au choc, le gouvernement polynésien a décrété une journée de recueillement, une minute de silence à 8 heures et mis les drapeaux en berne. Les réseaux sociaux se sont aussitôt remplis d’hommages aux disparus et de gratitude envers les près de deux cents secouristes mobilisés toute la nuit dans des conditions difficiles. Une messe œcuménique doit être célébrée samedi dans le district voisin.

Au-delà de la douleur, l’heure est désormais à la compréhension des causes. Une enquête pour homicides involontaires a été ouverte et confiée à la gendarmerie, tandis que des experts géologues sont attendus pour évaluer la stabilité du terrain. Les autorités restent aussi en alerte : un nouvel épisode pluvieux est annoncé, avec des sols déjà saturés, ce qui entretient la crainte d’autres glissements. En Polynésie, ces drames rappellent une réalité implacable : la nature impose ses lois, et la prévention ne peut plus être un sujet secondaire.

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