Deuxième jour de mobilisation pour les chauffeurs de taxi à La Réunion. Depuis 3 heures du matin, près de 300 véhicules se sont massés autour de la préfecture, leurs feux rouges allumés en signe de protestation. Ce mouvement, initié contre la nouvelle convention nationale sur le transport sanitaire, a provoqué de très fortes perturbations à l’entrée ouest de Saint-Denis, avec près de 20 kilomètres de ralentissements.

Les taxiteurs refusent une réforme qu’ils jugent inadaptée aux réalités locales. La généralisation du transport partagé — pouvant faire passer le nombre de patients transportés de trois à huit — est particulièrement contestée, tout comme la révision des tarifs, qui pourrait, selon eux, réduire leur chiffre d’affaires de 35 à 40 %. “Il n’y a pas besoin de bloquer les routes pour que le mouvement soit dur : entre 7 000 et 8 000 personnes ne sont pas transportées aujourd’hui”, a déclaré Grégory Tréport, président de la Fédération réunionnaise des artisans taxis.

Si aucune opération escargot n’est prévue, le centre-ville de Saint-Denis reste difficile d’accès, la rue de Nice étant fermée devant la préfecture. Les autorités appellent les automobilistes à la patience. Le dialogue avec l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) doit s’ouvrir ce mardi, mais les représentants syndicaux préviennent déjà : sans avancée, la grève pourrait se durcir.

Derrière cette colère se joue une bataille plus large : celle de la survie économique d’une profession fragilisée par la concurrence, les réformes administratives et la hausse des coûts. À La Réunion comme ailleurs, les taxis défendent une mission de service public essentielle, en particulier dans le domaine du transport sanitaire, et refusent d’être sacrifiés sur l’autel de la rationalisation comptable.

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