Les habitants de plusieurs secteurs de Trois-Rivières, en Guadeloupe, ne doivent plus consommer l’eau du robinet. Le Syndicat Mixte de Gestion de l’Eau et de l’Assainissement de Guadeloupe (SMGEAG) a annoncé ce mardi 30 septembre une interdiction immédiate après la détection d’un taux de chlordécone supérieur à la limite autorisée.

Une pollution révélée avec retard

L’alerte fait suite à un auto-contrôle du 18 septembre, soit douze jours avant la décision officielle. Les prélèvements avaient révélé une concentration de chlordécone supérieure à 0,100 µg/l, seuil fixé par la réglementation. L’eau produite par l’usine de Gommier, qui alimente plusieurs quartiers de Trois-Rivières (Le Bourg, Belmont, Roussel, Faubourg, Robin, Delgrès, Lovelace, Poterie, entre autres), est donc déclarée impropre à la consommation.

Les usagers sont invités à ne pas utiliser l’eau pour boire, préparer les repas ou se brosser les dents. Des analyses complémentaires sont en cours et le SMGEAG s’est engagé à informer régulièrement les habitants de l’évolution de la situation.

Un problème récurrent en Guadeloupe

Ce n’est pas la première fois que la commune et le département sont confrontés à ce type d’alerte sanitaire. En août 2024 déjà, des interdictions similaires avaient frappé Capesterre-Belle-Eau, Terre-de-Haut, Terre-de-Bas et Trois-Rivières, après la détection de niveaux anormaux de chlordécone. Ce pesticide, utilisé pendant des décennies dans les bananeraies, continue de contaminer durablement les sols et les eaux en Guadeloupe et en Martinique.

Cette nouvelle interdiction rappelle l’ampleur d’un scandale sanitaire qui pèse sur les familles comme sur l’économie locale. Dans un contexte où la confiance des citoyens envers les autorités est déjà fragile, il est urgent que l’État et les gestionnaires de l’eau assurent transparence et efficacité pour garantir la santé des Guadeloupéens et la sécurité d’un bien aussi vital que l’eau potable.

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