La visite de Gérald Darmanin en Guadeloupe se voulait un signal clair : l’État renforce sa présence face aux violences intrafamiliales. Le garde des Sceaux s’est rendu ce lundi à la Maison des femmes des Abymes, un lieu ouvert en mars dernier et déjà indispensable pour les victimes. Une structure d’accueil qui, chaque semaine, voit affluer des femmes cherchant protection, écoute et accompagnement.
Une avancée concrète pour protéger les victimes
Le ministre a annoncé ce qui constituait la principale attente locale : à partir de janvier, les victimes pourront déposer plainte directement sur place, sans passer par un commissariat ou une gendarmerie. Un changement majeur pour lever les freins qui empêchent encore trop de femmes de franchir le pas. Gérald Darmanin a salué un dispositif exemplaire dans l’Outre-mer français, destiné à être reproduit dans d’autres territoires.
Depuis son ouverture, la Maison des femmes a déjà accueilli plus de 77 victimes, un nombre en forte hausse ces dernières semaines. L’accompagnement y est complet, depuis l’écoute initiale jusqu’à la mise à l’abri, l’accès aux droits, aux soins ou à un avocat. Pour beaucoup, la violence conjugale s’accompagne d’une grande précarité, et l’action coordonnée avec les services sociaux permet de répondre rapidement aux situations d’urgence. La possibilité de déposer plainte sur place permettra, selon les équipes, de libérer davantage la parole. Les démarches judiciaires, souvent difficiles émotionnellement, pourront désormais se faire dans un cadre rassurant, accompagné par des professionnels formés. Ce nouvel outil est aussi un moyen de mieux identifier les situations les plus graves et d’agir plus vite pour protéger les victimes et leurs enfants.
La visite du ministre a également été marquée par la signature d’une charte d’engagement contre les violences intrafamiliales, actant une coopération renforcée entre l’État, le Département et les acteurs associatifs. Le président du Conseil départemental, Guy Losbar, a confirmé la création d’un observatoire des violences dès avril, afin de mieux mesurer l’ampleur du phénomène et d’adapter les réponses publiques.
Cette annonce intervient alors que Gérald Darmanin poursuit sa tournée antillaise. Après la Guadeloupe, il clôturera ce mardi son déplacement en Martinique avec un programme centré sur la justice pénale, la lutte contre le narcotrafic et la protection des mineurs. Un déplacement sous haute attente, dans des territoires qui réclament, plus que jamais, une réponse forte et cohérente de l’État régalien.



