En poursuivant sa tournée antillaise, Gérald Darmanin a inauguré dimanche la nouvelle maison d’arrêt de Basse-Terre, un établissement présenté comme un modèle de dignité carcérale et de modernisation républicaine. Dans un territoire confronté à une surpopulation chronique et à une pression criminelle élevée, cette ouverture marque un changement d’échelle : l’État assume pleinement sa responsabilité en dotant la Guadeloupe d’outils capables d’assurer à la fois sécurité, réinsertion et conditions de détention humaines.
Le ministre a rappelé l’indignité des anciens dortoirs où s’entassaient jusqu’à seize détenus, rendant toute réinsertion illusoire. Le nouveau site accueille désormais 210 personnes dans des conditions conformes aux standards nationaux, et sa seconde tranche 70 places supplémentaires sera lancée dès janvier 2026. Au total, ce sont 350 places nouvelles qui seront créées en Guadeloupe d’ici deux ans et demi, un effort sans précédent pour résorber la surcharge qui touche notamment Baie-Mahault.
Pour accompagner cette montée en puissance, Gérald Darmanin a annoncé le recrutement de 1 000 agents pénitentiaires supplémentaires en 2026, en plus du remplacement des départs à la retraite. Une réponse ferme aux syndicats qui alertent sur l’absentéisme et l’épuisement des personnels depuis l’ouverture du nouvel établissement. Le ministre l’a dit sans détour : on ne peut exiger des moyens et refuser les budgets qui les financent.
Au-delà de l’infrastructure, Darmanin a insisté sur les enjeux de fond : une criminalité élevée, souvent liée au narcotrafic, quatre crimes par jour dans le ressort de la cour d’appel, un besoin urgent de prise en charge psychiatrique pour les détenus un quart d’entre eux souffrant de troubles lourds et une lutte renforcée contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Sa visite de la Maison des femmes aux Abymes illustre cette volonté de traiter la délinquance en amont, et non seulement en aval.
Enfin, le ministre a confirmé un chantier crucial pour l’équilibre régional : la construction d’une prison à Saint-Martin. Elle permettra d’éviter les transferts douloureux vers la Guadeloupe, tout en libérant 70 places pour le territoire. Une politique cohérente, pensée à l’échelle des Antilles, qui vise à rendre la justice plus proche, plus efficace et plus humaine.
Dans ce dossier longtemps laissé en souffrance, l’État remet clairement la République au cœur du système : protéger la société, respecter la dignité des détenus, et donner aux Outre-mer des outils à la hauteur de leurs défis.



