Le 3 janvier 2026, les pêcheurs guadeloupéens devront tourner la page du filet trémail. Jugé trop destructeur pour les fonds marins, ce dispositif sera définitivement interdit par arrêté, dans le cadre d’une réforme visant à rendre la pêche plus durable et respectueuse de la biodiversité.
Un outil efficace, mais dévastateur pour les écosystèmes
Composé de trois nappes de mailles superposées, le filet trémail capture tout ce qui s’y accroche : poissons, raies, coraux… et tortues marines. Très utilisé en pêche côtière, il provoque de nombreux dégâts sur les récifs, déjà fragilisés par le réchauffement climatique. Cette interdiction, inscrite dans l’arrêté du 3 juillet 2025, marque une étape majeure dans la préservation des ressources halieutiques de Guadeloupe.
Si les défenseurs de l’environnement saluent cette mesure, plusieurs pêcheurs professionnels dénoncent une décision trop brutale. Certains avaient même saisi le tribunal administratif pour tenter de suspendre le texte, sans succès. Aucune étude d’impact économique n’a pour l’heure été publiée, et aucune dérogation n’est prévue.
Le délai accordé jusqu’à janvier doit permettre aux professionnels de s’adapter et d’amortir leur matériel, tandis que la Direction de la Mer mettra en place un plan de contrôle des pêches deux fois par an. Déjà appliquée en Martinique depuis 2020, cette interdiction vise à concilier protection des océans et avenir du secteur. Ce mercredi soir, une conférence à l’aquarium de Guadeloupe doit permettre d’échanger sur les modalités d’application du nouvel arrêté et sur les alternatives possibles pour les marins-pêcheurs.



