Les 211 détenus de la maison d’arrêt de Basse-Terre ont été transférés dimanche dans une nouvelle structure pénitentiaire située dans le même quartier du chef-lieu. L’opération, menée sous haute sécurité, a mobilisé policiers, gendarmes, pompiers, parquet, administration pénitentiaire et renforts venus de Martinique. Le secteur a été entièrement bouclé le temps du transfert.

La fin d’un « bagne » et un pas vers la modernisation pénitentiaire

Le déménagement met un terme provisoire à l’utilisation d’un établissement vétuste, installé dans un ancien couvent du XVIIe siècle et régulièrement dénoncé pour ses conditions de détention indignes. Surpopulation, dortoirs jusqu’à seize détenus, violences croissantes : la prison de Basse-Terre était devenue le symbole du retard accumulé en matière d’infrastructures pénitentiaires dans les Outre-mer. La nouvelle structure, dotée de technologies de sécurité récentes, doit offrir de meilleures conditions aux détenus comme aux surveillants, même si la surpopulation demeure avec plus de 200 prisonniers pour 100 places.

Les syndicats, qui avaient mené une opération « prison morte » en juillet pour alerter sur le manque d’effectifs, saluent un renfort partiel mais rappellent que les besoins restent importants. À terme, la maison d’arrêt actuelle sera totalement démolie puis reconstruite pour atteindre 300 places d’ici 2028, tandis que le centre pénitentiaire de Baie-Mahault poursuit lui aussi son agrandissement. Dans un territoire marqué par une forte pression carcérale, cette modernisation attendue incarne enfin une réponse de l’État aux défis de sécurité et de dignité qui s’imposent depuis des années en Guadeloupe.

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