Guadeloupe : « Réparons le lien social » , deux semaines pour retisser les relations humaines et lutter contre l’isolement
La Guadeloupe participe, du 6 au 19 octobre, à la 36ᵉ édition des Semaines d’Information sur la Santé Mentale (SISM), autour d’un thème universel : « Pour notre santé mentale, réparons le lien social ». Dans un contexte où l’isolement touche toutes les générations, cette campagne nationale vise à réhabiliter la valeur du lien humain comme facteur essentiel d’équilibre psychique et de bien-être collectif.
Les études sont unanimes : les relations sociales solides favorisent une meilleure estime de soi, un sommeil réparateur et même de meilleures habitudes alimentaires. Pourtant, malgré la multiplication des outils de communication, la solitude progresse, notamment chez les jeunes 26 % des 15-25 ans se disent régulièrement seuls, contre 16 % des plus de 70 ans. Les réseaux numériques ne remplacent pas la chaleur d’un contact réel, et c’est tout l’enjeu de cette édition 2025 : retisser du lien, dans la vraie vie.
En Guadeloupe, l’EPSM en première ligne pour retisser le lien
À Pointe-à-Pitre, l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) coordonne plusieurs actions ouvertes au grand public au Mémorial ACTe. Le 16 octobre, un séminaire sera consacré à la relation entre santé mentale et architecture, explorant comment les espaces influencent notre bien-être psychique. Le 17 octobre, la rencontre « Rétablissons le lien social » invitera les citoyens, les associations et les professionnels à réfléchir ensemble aux solutions locales contre l’isolement.
Ces rendez-vous s’inscrivent dans une réalité préoccupante : selon la Mutualité Française, 37 % des jeunes Guadeloupéens se déclarent en dépression. Un chiffre alarmant qui s’explique par la précarité, le manque de spécialistes en santé mentale et une culture encore marquée par le tabou autour des troubles psychiques.
Face à cette situation, la Guadeloupe multiplie les initiatives : cafés sociaux, ateliers de sophrologie dans les lycées, maisons des adolescents, équipes mobiles de soutien et ligne d’écoute 3114 (accessible en français, créole, anglais et espagnol). Tous ces dispositifs visent un même objectif : rompre l’isolement, favoriser la parole et retisser le lien social, car la santé mentale n’est pas qu’une affaire médicale c’est un enjeu de société.
