On croyait les Saintes, Marie-Galante et la Désirade largement connues. Une vaste expédition scientifique menée en 2024 prouve l’inverse. Plus d’une centaine d’espèces animales et végétales jamais décrites ont été découvertes dans ces territoires français, confirmant le caractère exceptionnel de la biodiversité ultramarine et le rôle central de la recherche nationale.

Des îles françaises au potentiel scientifique sous-estimé

Cette mission, portée par l’Agence régionale de la biodiversité des îles de Guadeloupe et le Muséum national d’Histoire naturelle, a mobilisé 120 chercheurs français et internationaux. Leur objectif était clair : inventorier la biodiversité dite « discrète », insectes, plantes, invertébrés marins, souvent absents des grands programmes scientifiques malgré leur importance écologique.

Les résultats sont spectaculaires. Les scientifiques ont identifié environ cinquante nouvelles espèces marines, une trentaine de plantes et plus de quarante espèces d’insectes. Parmi elles, un scorpion jusque-là inconnu à la Désirade, quatrième espèce recensée sur l’île, très petit et presque translucide, ainsi qu’un coléoptère d’une taille inhabituelle pour la zone. Les diptères, ces mouches souvent négligées, représentent à eux seuls une part majeure des découvertes.

La surprise la plus marquante vient de Marie-Galante. Longtemps sous-inventoriée, l’île voit son nombre d’espèces connues bondir de 42 %. Même la Désirade, parfois présentée comme aride et pauvre en biodiversité, s’impose désormais comme un terrain scientifique de premier plan. Ces territoires français apparaissent ainsi comme de véritables laboratoires naturels, comparables par leur richesse à certaines zones emblématiques de la planète.

Les chercheurs estiment qu’une dizaine d’années sera nécessaire pour décrire précisément ces espèces, évaluer leur répartition, leur rareté et déterminer si certaines doivent être protégées. Ces découvertes rappellent une réalité essentielle : les Outre-mer concentrent une part décisive du patrimoine naturel français. Elles soulignent aussi l’importance stratégique de la science de terrain et de l’action publique pour connaître, valoriser et protéger durablement ces territoires, qui sont pleinement la France.

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