La Guadeloupe demeure bouleversée après l’assassinat du psychiatre Jean-Michel Gal, tué le 1er décembre au centre médico-psychologique du Gosier. En réponse à cette tragédie, un collectif de professionnels de l’établissement public de santé mentale organise une marche blanche ce vendredi 12 décembre, au départ du site de l’EPSM au CHU, à 9 heures.
Un hommage et un appel à protéger les soignants
Le Dr Gal, âgé de 67 ans, a été mortellement agressé à l’arme blanche par l’un de ses patients, un acte d’une brutalité rare qui a sidéré l’ensemble du corps médical. Le suspect, mis en examen pour meurtre avec préméditation, a été placé en détention provisoire. L’enquête devra préciser son état psychiatrique et son discernement au moment des faits. Les funérailles du psychiatre se tiennent ce mercredi dans l’intimité familiale, après une veillée recueillie qui a réuni proches, collègues et soignants de tout l’archipel. L’émotion est immense au sein de l’hôpital, où l’on perd non seulement un médecin expérimenté, mais aussi une figure respectée pour son engagement auprès des patients.
À l’initiative de cette marche blanche, un collectif réunissant infirmiers, aides-soignants, médecins et personnels administratifs souhaite dénoncer des conditions de travail jugées dangereuses et l’insuffisance de moyens alloués à la psychiatrie en Guadeloupe. L’établissement suit aujourd’hui plus de douze mille patients, une hausse de plus de 20 % en cinq ans, sans que les capacités d’accueil et de sécurisation n’aient évolué en conséquence. Le message affiché sera à la fois simple et ferme : « Plus jamais ça ». Les professionnels demandent des effectifs adaptés, des infrastructures mieux sécurisées et une politique de prévention face aux risques croissants d’agressions envers les soignants. Ils appellent l’ensemble de la population guadeloupéenne à se joindre à ce moment d’unité pour rappeler que la psychiatrie, service essentiel, ne peut continuer à fonctionner dans un tel état de fragilité.
Cette marche blanche se veut un hommage digne, mais aussi un appel à la responsabilité publique afin qu’un drame de cette nature ne se reproduise plus dans une structure de soin française.



